Mattéo et Nina
Au fin fond d’un lycée, prisonnier entre quatre murs, un toit et des fenêtres: je fus assommé par la lenteur du cour de philosophie.
Tout cela aurait été bien plus passionnant si je n’avais pas eu ce vieux prof rabougris et ennuyeux: M. Douchain.
Son nom de famille ressemble a « douche » et a « bain », c’était marrant quand on y pensait.
Il n’avais presque plus de cheveux sur la tête, les quelques touffes de cheveux restantes étaient petites, épaisses et grises. Le professeur était minuscule et rapetissait chaque jour. Il était petit et maigre comme un clou et il avait la plus grosse et la plus moche moustache au monde. Non pardon de la galaxie. Je m’étais toujours demandé comment arrivait-il a voir avec sa moustache qui s’étendait sur ses lunettes démodées?
En parlant de ses lunettes: vous saviez quelles avaient plusieurs générations? Enfin elles avaient toutes l’air d’avoir quelques centaines d’années. Parce que les montures étaient en motif léopard (grande mode dans les années 1800) abritaient des gros verres épais et sales.
Alors avec sa moustache qui servait de forêt d’Amazonie et ses verres de lunettes noirs comme du charbon comment faisait il pour voir? Allez savoir!
Je fermis les yeux quelques instants…hum de très longs instants puisque je ressentis une douleur violente sur le haut du crâne.
- Mattéo, auriez vous besoin d’un oreiller ? me demanda un grognement.
Je relevais ma tête avec une lenteur digne d’un escargot en mâchouillant mon chewing gum qui n’avait plus aucun goût.
Ce ne fut que M. Douchain qui me réveillait avec un énorme livre. Je me suis posé une question fatidique: comment arrivait-il a le soulever avec sa force de mouche ?
Il faudrait que j’arrête de me poser des questions. Revenons a nos moutons.
La seule réponse disponible a ce cher monsieur n’était qu’autre que:
- Mmmmm ?
Étant encore dans le brouillard je ne pouvais point lui sortir un grand discourt digne d’un philosophe des Lumières.
J’entendis le rire de mes camarades. J’avais ma feuille de cours collée sur la joue et une trace d’encre sur mon menton. Le vieux rabougris arracha la feuille de ma joue ce qui m’a valu un petit cri de douleur et deux heures de colle.